Pour admirable que soit en vérité Ruusbroec lui-même et pleinement reconnue son orthodoxie, il ne semble pas que ses formules soient facilement comprises. Expliquer son langage comme hyperbolique, ramener au seul plan psychologique et relatif ce qui est dit en termes ontologiques et absolus — comme on le fait souvent — c’est lui enlever évidemment tout intérêt. On veut que le contemplatif soit la victime excessive d’un enthousiasme bien excusable, qu’il traduise en termes impropres la simplification de l’amour. Il serait étrange vraiment que l’impropre eût cette vertu exaltante, et que des héros de l’esprit l’eussent passionnément cultivé !